Soutien informationnel et émotionnel adapté à chacun des membres de la famille.

Qui suis-je ?

Afin de découvrir mon parcours et ma vision du métier, je vous invite à écouter l’épisode 52 du podcast Papatriarcat. Bonne écoute !

C'est quoi une Doula ?

Le métier est né des travaux des Dr Marshall Klaus, néonatologiste, et le Dr John H. Kennell, pédiatre, qui conduisaient des recherches sur le lien parent-enfant à l’université américaine de Case Western Reserve
au début des années 1960.

Leurs travaux ont montré que les enfants en bonne santé, prématurés et très malades n’avaient pas bénéficié de la même qualité de contact avec leurs parents. Ils ont également mis en évidence les bénéfices d’un soutien émotionnel et physique constant de la part d’une tierce personne au cours de l’enfantement.

En s’appuyant sur ces résultats, ces deux docteurs ainsi que trois autres experts de la santé néonatale, Phyllis Klaus, Penny Simkin, et Annie Kennedy, fondèrent en 1992 DONA, Doulas Of North America (les doulas d’Amérique du Nord) afin de former des Doulas au soutien à la naissance et durant le post-natal et ainsi de professionnaliser ce rôle.

Le mot Doula vient du grec moderne Doúla (δούλα)
qui signifie esclave/servante et a été choisi
pour désigner les personnes qui soutiennent les familles pendant le travail en souvenir des servantes de l’antiquité grecque.

Comme les guides de voyage dans un pays étranger, les Doulas de naissance et post-natal aident à soutenir les nouvelles familles à travers l'expérience transcendante d'avoir un bébé ! Qu'il s'agisse du premier bébé d'une famille ou de son dixième, une Doula peut aider à améliorer l'expérience de l'accouchement et du post-natal.

Présent sous diverses formes dans plusieurs cultures, le métier de Doula émerge comme un nouveau métier à la fin du XXe siècle dans l’Occident moderne.

En France, sa définition apparaît pour la première fois dans le dictionnaire Hachette en 2011.

Un nouveau métier pour incarner des savoirs ancestraux

Pendant des millénaires, les personnes enceintes ont accouché au sein de foyers transmis de générations en générations, dans lesquels on donnait la vie, on vivait et on mourait. Chaque personne donnant la vie était ainsi reliée à toutes celles qui, avant elle, avaient donné le jour à leurs enfants, en se tenant au même endroit. On mourrait comme on naissait :

dans la chaleur, l’amour et le respect en honorant et reconnaissant la proximité des deux pôles du cycle de la vie.

Parmi les personnes présentes lors de ces enfantements se trouvait la ‘matrone’, souvent âgée, disponible, qui a appris sur le tas, sans étude préalable, sans savoir lire ni écrire, juste l’expérience et le bon sens, qui donnaient confiance aux familles.
Et pour aider et soutenir la parturiente, se trouvaient aussi les parentes, amies, voisines proches qui avaient aussi été présentes durant la grossesse afin de préparer le territoire de naissance.
Pendant l’enfantement, un cercle de parole s’ouvrait et chacune racontait leurs histoires d’enfantements, donnait leurs recettes d’herboristeries et offrait des amulettes et autres présents afin d’encourager et apaiser la personne qui donnait la vie.

Doula Soutien informationnel et émotionnel adapté à chacun des membres de la famille.

Après la naissance, elles préparaient à manger pour réchauffer et nourrir la nouvelle mère. Elles venaient régulièrement les jours suivant afin d’effectuer les soins et les tâches ménagères pour permettre au bébé et à sa maman de retrouver leurs forces et maintenir leur lien. Puis, aux XVIIe et XVIIIe des ‘accoucheurs’ font leur apparition. Ce sont des médecins qui, à force d’assister aux naissances, rédigent un traité d’obstétrique dictant la façon dont doit se comporter la personne qui enfante et quels instruments ont été expérimenté et fait leur preuve pour délivrer le bébé et le placenta qui l’accompagne. Ce sont les prémices de l’industrialisation et la médicalisation des naissances. Les femmes qui soutenaient, avant, pendant et après l’accouchement sont peu à peu écartées afin de ne plus entraver le travail de l’accoucheur. Le corps de la femme, esseulée et soumise, devient un outil expérimental. Beaucoup de femmes et de bébés vont perdre la vie durant cette phase de découverte, dont énormément de femmes racisées. L’enfantement passe d’un acte intime et naturel à dangereux et nécessitant l’intervention instrumentale en position couchée.

Doula Soutien informationnel et émotionnel adapté à chacun des membres de la famille.

Cette phase d’évolution est révoltante pour les femmes qui ont subi ces violences et elle l’est aussi pour l’héritage qui programme encore nos expériences d’enfantements. Aujourd’hui, d’autres expériences scientifiques et médicales voient le jour afin de mettre en évidence le besoin fondamental des personnes qui enfantent d’être entourées, soutenues, informées et conscientes afin de leur redonner leur pouvoir décisionnel et d’action impactant le reste de leur vie. La place de celles qui entouraient la matrone autrefois retrouve du sens et de l’intérêt, sans jamais remettre en question la nécessité, dans certains cas, d’actes médicaux. Le nouveau paradigme des naissances implique un changement de vocabulaire, redonnant le pouvoir à la personne qui enfante et la légitimité de ses ressentis; la modification du rythme dans la procédure de surveillance prénatale et natale en instaurant une demande stricte de consentement et/ou en invitant à l’auto-gynécologie; et une vision plus globale de l’expérience de naissance afin d’accompagner les familles dans l’ensemble de leurs besoins. Je suis humblement un des colibris au service du nouveau paradigme.

« Je suis la mère, la sœur, la cousine, l’amie, la voisine…
Aux côtés de la matrone devenue Sage-Femme. Je suis Doula. »

Pourquoi être accompagnées par une Doula en complément d'un suivi médical ?

  • -50 % du taux de césarienne
  • -25 % de la durée du travail
  • -60 % de l’utilisation d’une péridurale
  • -40 % d’utilisation d’ocytocine de synthèse,
  • -30% de l’utilisation des forceps
  • -30 % de l’utilisation de médicaments

Selon des études portant des milliers d’enfantement dans plusieurs pays du monde, où le soutien de Doula comprenait : « la proximité physique étroite, le contact visuel, ainsi que l’enseignement, le réconfort et l’encouragement de la personne en travail et de son.sa partenaire ».

(Source : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/18507579/)

L’apport d’une Doula est complémentaire du rôle thérapeutique joué par le personnel médical, puisqu’il n’y a pas de pratique d’acte médical (pas d’usage de matériel médical, pas d’examen ni d’interprétation, pas de diagnostic, etc.).

Il n’y a pas non plus de responsabilité médicale (décision, prescription, etc.).
La Doula est une professionnelle formée qui fournit un soutien physique, émotionnel, pragmatique et informationnel continu à une famille avant, pendant et plusieurs mois après l’accouchement pour l’aider à vivre l’expérience la plus saine et la plus satisfaisante possible.

Elle est formée à accompagner dans des situations très difficiles comme une maladie, une dépression postnatale ou un deuil périnatal.

Présentation en vidéo